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Vision politique

L’Afrique et l’Europe sont incontestablement des vases communicants ! L’Afrique s’est toujours invitée dans le débat européen, en raison de la proximité géographique des deux continents mais aussi du fait de leur histoire croisée. La réciproque est vraie : l’Europe est régulièrement présente dans le débat africain. Toutefois, de part et d’autre, de la Méditerranée, les regards et les discours de l’un sur l’autre apparaissent très différents, en fonction des priorités et des enjeux propres à chaque continent. Un point commun cependant : sur les deux rives, une frange de la population blâme l’autre continent, lui attribue la responsabilité de ses problèmes, se refuse à considérer les apports positifs de cette relation.

 

Il est temps de s’inscrire dans un nouveau schéma de pensée, de dépasser les préjugés et les ressentiments. Il est temps de reconnaitre enfin que l’Europe et l’Afrique partagent des valeurs de civilisation qui leur imposent de construire une communauté de destins. Parce-que leurs sorts sont liés, il est temps, ensemble, de faire évoluer le paradigme !

 

Faire évoluer le paradigme, c’est sortir d’une relation asymétrique entre l’ancien colonisé du Sud et l’ex-colonisateur du Nord ; cette relation inégale dans laquelle l’intérêt de l’autre n’est pas suffisamment pris en compte pour enfin se considérer loyalement dans le même camp. Le moment est venu pour l’Europe de considérer l’Afrique avec un regard de partenaire et d’allié.

 

Faire évoluer le paradigme est donc en premier lieu 𝐮𝐧𝐞 question civilisationnelle. Se reconnaitre parties prenantes d’un même ensemble, d’une même civilisation, est le premier pas pour bâtir un avenir fondé sur la culture de la démocratie, des Droits de l’Homme et de la bonne gouvernance. Alors que la démocratisation du continent montre des signes inquiétants de régression, avec la résurgence de coups d’états mais aussi de processus électoraux chaotiques, l’Europe, forte d’une longue tradition de démocratie et de stabilité politique doit jouer un rôle moteur pour inciter l’Afrique à adhérer totalement à la culture de la démocratie. Elle doit davantage encore être sûre de l’universalité de ses valeurs. Pour être plus crédible et mieux écoutée, elle doit s’obliger à une meilleure cohérence dans ses prises de position sur l’Afrique.

 

Faire évoluer le paradigme implique une action résolue en matière de renforcement de capital humain. Il faut aider l’Afrique à valoriser son capital humain afin de positionner le continent à un autre niveau de développement dans une logique gagnant-gagnant. Cela impose le 𝐫renforcement de l’alphabétisation, de la scolarisation, de l’affermissement du rôle des femmes, qui doivent être un moteur de l’émergence. Cela implique de mettre sur pied des systèmes de santé performants au bénéfice des populations. Cela implique aussi de s’attaquer résolument à résoudre le différentiel entre les deux continents.

 

Faire évoluer le paradigme implique ensuite d’œuvrer davantage aux transferts de technologies d’œ𝐮𝐯𝐫𝐞𝐫 qui permettront l’industrialisation de l’Afrique. Le modèle d’une Afrique pourvoyeuse de matières premières vers une Europe qui se charge de leur transformation avant d’exporter des produits finis vers l’Afrique, ce modèle-là a vécu. L’Afrique doit monter plus rapidement les marches de l’échelle de l’industrialisation et l’Europe doit accompagner l’Afrique dans cette dynamique. Une Afrique qui se développe ne constitue pas une menace pour l’Europe, mais une opportunité. Celle d’un nouveau levier de croissance. Pour l’Afrique, produire sur place, transformer sur place, permettra la création d’emplois, favorisera le développement et offrira à l’Europe de nouveaux marchés.

 

Faire évoluer le paradigme implique dans chaque domaine de prendre en considération la spécificité de l’autre face aux grands enjeux du monde pour identifier et construire une réponse commune. Dans le domaine de l’énergie, répondre ensemble au défi planétaire du réchauffement ne peut se faire sans intégrer l’enjeu vital d’accès à l’électricité des populations africaines. Pour prendre le virage vers des énergies moins polluantes, l’Afrique doit disposer des moyens technologiques adaptés. En matière d’intelligence artificielle, l’Europe pionnière dans l’élaboration d’une législation autour de la gouvernance de l’IA, doit être à l’avant-garde pour la prise en compte des données africaines dans la calibration des outils IA, afin qu’ils soient utilisables en Afrique. Ce sera essentiel dans le domaine, par exemple, de la santé et de la recherche pharmaceutique. Cela peut aussi permettre aux langues africaines de mieux interagir avec les autres langues du monde.

 

Faire évoluer le paradigme implique donc d’avoir la conviction que la trajectoire est commune et d’en consolider les fondations. Changer le regard, concevoir le monde dans cette logique de complémentarité induira logiquement une approche nouvelle de la question de l’immigration, en construisant progressivement un système de libre circulation des personnes et des biens. Les deux continents sont complémentaires. L’Europe souffre de faibles taux de natalité et manque de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs en tension. Elle a besoin d’immigration, mais d’une immigration contrôlée. De l’autre côté de la Méditerranée, le développement permettra à la jeunesse africaine de s’orienter vers une immigration désormais choisie et non plus dictée par des contraintes économiques et de survie.

 

Faire évoluer le paradigme implique une prise de conscience conjointe, une volonté commune, une considération réciproque, une conviction partagée qu’il n’existe pas d’autre chemin que celui de vivre, d’évoluer ensemble, de progresser ensemble. Seule cette conviction partagée permettra un investissement humain, politique et stratégique à moyen et long terme. Cette ambition partagée de construire un avenir commun constitue en réalité la meilleure réponse, sans doute même la seule, à la tentation populiste et de repli sur elle-même qui menace l’Europe, et son versant africain, tout aussi populiste, de rejet d’une forme d’universalisme.

 

Cette autre voie, nous devons désormais l’ouvrir ensemble avec la tranquille certitude qu’elle sera, pour l’un et l’autre, porteuse de progrès et donc d’espoir !

 

Pascal AFFI N’GUESSAN

 

Président du FPI 

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