PRESIDENTIELLE D’OCTOBRE PROCHAIN : GBAGBO APPELLE A LA RESISTANCE DEMOCRATIQUE

L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a vivement critiqué la décision du Conseil constitutionnel du 8 septembre qui a écarté 55 candidats de l’élection présidentielle et dénoncé ce qu’il qualifie de « quatrième mandat anticonstitutionnel » d’Alassane Ouattara.

 

Dans une déclaration rendue publique le 18 septembre à Abidjan par sa porte-parole Me Habiba Touré, le président du Parti panafricain-africain de Côte d’Ivoire (PPA-CI) a annoncé avoir mené des consultations avec plusieurs personnalités politiques écartées du processus électoral. Ces échanges ont fait émerger deux options : soutenir collectivement l'un des candidats retenus ou résister par « des actions démocratiques » pour exiger des élections inclusives.

La première stratégie a été écartée faute de consensus et parce que « les candidats retenus par le Conseil constitutionnel ne sont pas ceux investis par les grands partis politiques du pays », selon Gbagbo. C’est donc la seconde voie, celle d’une résistance démocratique et pacifique, qui s’est imposée.

 

Un appel direct à Ouattara

Laurent Gbagbo a directement interpellé le président Alassane Ouattara, rappelant que leur « dernière confrontation électorale a été douloureuse pour la Côte d’Ivoire » en référence à la crise post-électorale de 2010-2011. Il a souligné qu’après la disparition d’Henri Konan Bédié, ils ne sont plus que deux anciens chefs d’État, créant selon lui « un devoir supplémentaire » de transmission d’une « Côte d’Ivoire en paix ».

L’ancien président a dénoncé un processus électoral qui « n’offre aucune garantie de transparence ni de crédibilité », pointant du doigt une liste électorale « contestable » et une Commission électorale indépendante « décriée ». Il accuse le régime RHDP de vouloir « transformer la Côte d’Ivoire en un royaume personnel ».

 

« Plus fort que le peuple »

Dans un ton à la fois ferme et mesuré, Gbagbo a averti qu’on « n’est jamais plus fort que le peuple » et que « les régimes qui l’ont oublié ont fini par s’effondrer ». Il a néanmoins laissé la porte ouverte au dialogue, estimant qu’il est « encore temps de privilégier la paix » tout en maintenant sa position : « il ne peut et ne doit pas y avoir de quatrième mandat ».

Cette première déclaration publique depuis la décision du Conseil constitutionnel marque une montée en tension dans le paysage politique ivoirien à quelques semaines du scrutin présidentiel.

 

Robert Krassault

ciurbaine@yahoo.fr

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