Alors que l’année 2024 s’achève, la Côte d’Ivoire se trouve à un carrefour crucial de son histoire. Une année marquée par des victoires éclatantes mais aussi par des défis considérables. Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), dans son discours à la nation ce 31 décembre 2024, a tenu à sacrifier à la tradition en adressant des vœux empreints de sagesse et de détermination pour l’année à venir.
L’année 2024 a commencé sous les meilleurs auspices avec la victoire de l’équipe nationale de football à la Coupe d’Afrique des Nations. Une victoire qui a symbolisé l’unité et la capacité de la Côte d’Ivoire à relever les défis les plus ardus. « L’année 2024 s’achève. Elle a commencé dans l’allégresse avec la victoire héroïque de notre équipe nationale de football à la coupe d’Afrique des Nations, démontrant ainsi, qu’unie, la Côte d’Ivoire est capable de relever tous les défis. » Cette allégresse, dira-t-il, a néanmoins été assombrie par une série d’épreuves qui ont révélé les fragilités et les limites du pays. « Mais 2024 a été aussi une année d’épreuves et de tristesse. Elle a montré nos limites, nos fragilités, nos défaillances aussi. Pour une grande majorité d’entre vous, 2024 n’a pas été facile », a-t-il regretté.
Pascal Affi N’Guessan a alors exprimé sa solidarité avec les familles endeuillées, les mères confrontées à la hausse des prix des denrées de base, les personnes déplacées de force, et les agriculteurs et enseignants dont les revendications ont été ignorées. « Je connais le chagrin des familles endeuillées par les nombreuses disparitions de parents, amis et connaissances. Je partage votre chagrin. Je connais la détresse des mamans de Côte d’Ivoire face à la hausse des prix des denrées de base, qui rend la vie quotidienne chaque jour plus difficile. Je partage votre détresse. Je connais la souffrance des déguerpis face à la morgue de ceux qui détruisent en un instant leur quotidien précaire, sans se soucier de l’élémentaire respect dû à chaque être humain. Je partage votre souffrance. Je connais la colère juste des planteurs, celle des enseignants aussi, face au mépris de ceux qui balaient d’un geste dédaigneux leurs revendications légitimes. Je partage votre colère. Je connais le dégoût des honnêtes citoyens, face à l’affichage indécent de fortunes acquises par cette corruption devenue chez nous un sport national, face aussi à la honteuse réputation de notre pays, devenu une plaque tournante du trafic de drogue, du blanchiment d’argent sale et du crime organisé. Je partage votre dégoût », a-t-il soutenu.
Pascal Affi N’Guessan a aussi souligné l’importance de l’élection présidentielle de 2025, qu’il voit comme une opportunité de changement et de renouveau pour la Côte d’Ivoire. « Une nouvelle année s’ouvre à nous. Elle sera rythmée par une élection présidentielle décisive. Je forme le vœu que 2025 soit l’année du changement, l’année de cette rupture tranquille et résolue dont notre cher pays a impérativement besoin. L’année d’une nouvelle espérance. Cette élection présidentielle doit être un affrontement à la loyale, projet contre bilan. Elle doit refonder l’espérance d’une démocratie ivoirienne paisible et joyeuse. Elle ne doit pas être une farce. Elle ne doit pas davantage être une peur. Elle doit être une fête », a-t-il souhaité.
Le président du FPI a alors insisté sur la nécessité d’une élection juste et transparente, appelant à des réformes du code électoral et à l’indépendance de la commission électorale. « Toutes les conditions d’une élection juste et transparente doivent être réunies. Le code électoral doit être réformé. L’indépendance de la commission électorale doit être garantie. La liste électorale doit d’évidence être rouverte et consolidée. »
L’ancien Premier ministre ivoirien a également exhorté le chef de l’État et ses partisans à faire preuve de sagesse, en respectant la Constitution et en évitant de nouvelles tensions politiques. Selon lui, la sagesse implique de poser des actes de cohésion et de fraternité, et de ne pas s’accrocher au pouvoir lorsque son temps est passé. « Je devine la tentation de la fuite en avant du chef de l’Etat et de ses partisans. Face à l’exigence d’un nécessaire dialogue politique, ils privilégient le dilatoire et observent un mutisme préoccupant. Je les appelle à la sagesse. La sagesse, c’est aussi pour le chef de l’Etat, se rappeler que la constitution, la raison et ses propres engagements, lui imposent en 2025 de dire au revoir au pouvoir. Je lui demande de nous épargner de nouvelles tensions politiques, de nous éviter de nouvelles souffrances. Je l’appelle solennellement à la sagesse. La sagesse passe par le respect de nos Institutions. La sagesse, c’est savoir poser des actes de cohésion, de fraternité et d’unité. La sagesse, c’est ne pas s’obstiner quand son temps est passé. La sagesse, c’est de ne pas faire semblant de croire qu’il suffirait d’affubler la constitution d’un nouveau chiffre pour s’assurer une présidence à vie », a-t-il insisté.
En regardant vers 2025, Pascal Affi N’Guessan a partagé sa vision d’une Côte d’Ivoire réconciliée et unie. Il a formulé des vœux pour une nation stable et sécurisée, un État moderne ancré dans l’histoire et la culture ivoiriennes, une économie dynamique fruit du travail des Ivoiriens, et une société où l’humain est au cœur de tout. « Les défis qui nous attendent sont considérables. Mais je crois en la force de la volonté. Je forme le vœu pour notre pays, qu’ensemble en 2025, nous soyons tous artisans de paix, que nous écrivions un nouveau chapitre de l’histoire de la Côte d’Ivoire, fondé sur une nouvelle espérance. L’espérance d’une Nation unie, réconciliée avec elle-même, avec la paix, la stabilité et la sécurité. L’espérance d’un Etat moderne, produit authentique de notre personnalité, de notre histoire, de nos cultures et traditions. L’espérance d’une économie dont le dynamisme et la vitalité sont d’abord le fruit du travail et des initiatives des Ivoiriennes et des Ivoiriens. L’espérance d’un pays de la qualité humaine et de la modernité sociale dans lequel l’homme est la mesure de toute chose. L’espérance de redonner à notre pays son rayonnement, son prestige et sa fierté. »
Pascal Affi N’Guessan a exprimé son engagement à défendre cette nouvelle espérance avec détermination et conviction, assurant qu’il pourrait compter sur le soutien de ses compatriotes. « Cette nouvelle espérance, vous pouvez compter sur moi pour la défendre avec toute ma détermination, toute la force de mes convictions. En 2025, vous pourrez compter sur moi et je sais pouvoir compter sur vous. A chacune et à chacun d’entre vous, je souhaite une très belle et très heureuse nouvelle année », a-t-il déclaré.
Alors que nous nous apprêtons à tourner la page de 2024, le discours de Pascal Affi N’Guessan résonne comme un appel à la résilience et à l'espérance. L’année 2025 se présente comme une opportunité de bâtir une Côte d’Ivoire plus unie, plus forte et plus juste. Une année où chaque Ivoirienne et chaque Ivoirien pourra contribuer à écrire un nouveau chapitre de l’histoire de leur pays, fondé sur la paix, la stabilité et le développement.
Robert Krassault
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